Exemple pratique

Découvrez Sparks, un jeune chat adulte atteint de prurit.

Nous vous présentons SPARKS !

Un chat abyssin mâle, castré, âgé de 12 mois

  • Sparks, un chat d'intérieur, a rendez-vous à la clinique pour un grattage intense avec auto-traumatisme au niveau de la tête, des oreilles et du cou depuis 1 à 2 semaines. Le propriétaire signale également des vomissements intermittents depuis un mois. 
  • Sparks mange la même marque d'aliments secs pour chatons depuis qu'il est sevré. Cependant, le propriétaire a commencé à lui donner différentes saveurs d'aliments humides pour chats de la même marque il y a environ 5 mois pour apporter de la diversité dans son régime alimentaire. Sparks ne reçoit pas d'autres friandises ni restes de repas.
  • L'examen physique révèle des excoriations et d'autres signes de traumatisme auto-infligé sous la mandibule et le cou Il y a également une hypotrichose périoculaire. Aucun signe d'infestation par des puces ou d'autres parasites externes n'a été trouvé, et le propriétaire utilise un produit de prévention des puces et des parasites prescrit par un vétérinaire. Sparks semble être visiblement prurigineux dans la salle d'examen, mais, mis à part cela, il est plutôt normal. 
  • Sparks a une condition physique de 5/9 et un score d'évaluation de la condition musculaire normal.

Troubles dermatologiques

Allergie et intolérance alimentaire

Les allergies et les intolérances alimentaires sont des types de réactions alimentaires indésirables. Elles diffèrent des autres types de réactions alimentaires indésirables, telles que les toxicités, puisqu'elles constituent une réponse anormale à un aliment « normal ». 

La prévalence rapportée des allergies et des intolérances alimentaires dans la littérature scientifique varie, au moins en partie, en raison des différences dans les populations de patients évaluées et les méthodes de diagnostic utilisées.1 Une prévalence de 9 à 40 % a été rapportée pour les chiens présentés à un cabinet spécialisé ou à un hôpital universitaire pour un prurit.1 Jusqu'à 24 % des chiens présentés pour des affections cutanées dans un cabinet spécialisé ou un hôpital universitaire ont reçu un diagnostic d'allergie ou d'intolérance alimentaire, alors que ce diagnostic a été posé pour seulement 0,4 % des chiens présentés pour des affections cutanées en médecine générale.1,2 Jusqu'à 21 % des chats présentés à un hôpital universitaire pour un prurit ont reçu un diagnostic d'allergie ou d'intolérance alimentaire, tandis que seulement 0,2 % des félins présentés à un hôpital universitaire recevaient le même diagnostic.1

Lorsqu'un animal de compagnie fait une réaction indésirable inattendue à un aliment tout à fait courant, on suppose souvent que l'animal a une allergie alimentaire, alors qu'il peut s'agir d'une intolérance alimentaire. Cependant, bien que les étiologies soient différentes, les allergies et les intolérances alimentaires présentent des signes cliniques similaires et sont diagnostiquées et gérées sur le plan nutritionnel de manière similaire, voire identique.3

pictogramme de couleur rouge d'un follicule

Messages clés


  • Les allergies alimentaires sont des réactions à médiation immunitaire à un composant de l'aliment connu sous le nom d'allergène. Les allergènes sont des protéines. Une allergie se développe généralement après une exposition répétée à l'allergène incriminé.4
    • Les allergènes alimentaires les plus courants proviennent du bœuf, des produits laitiers et du poulet pour les chiens, et du bœuf, du poisson et des produits laitiers pour les chats.4,5 
    • Les allergènes les plus courants des aliments pour animaux de compagnie sont les protéines que l'on trouve le plus souvent dans les régimes alimentaires pour animaux de compagnie. Les animaux domestiques y sont exposés plus fréquemment que les autres sources de protéines alimentaires, ce qui augmente les possibilités de développer une allergie.3
  • Les intolérances alimentaires ne sont pas reconnues comme ayant une composante immunitaire spécifique. Elles peuvent survenir à tout moment, lors de la première exposition ou d'une exposition ultérieure à la nourriture.4
    • Les intolérances alimentaires métaboliques peuvent résulter d'un déficit en enzymes digestives, par exemple une intolérance au lactose due à de faibles niveaux de l'enzyme lactase dans l'intestin grêle.6 Les taux de lactase diminuent chez les chiots et les chatons après le sevrage,7 mais l'intolérance au lactose reste rare.
    • Les intolérances alimentaires idiopathiques, comme leur nom l'indique, sont les cas dans lesquels des animaux de compagnie individuels ont une réaction indésirable à des aliments ou des ingrédients bien tolérés par la plupart des animaux de compagnie, sans cause connue de l'effet indésirable.6
  • Les allergies et intolérances alimentaires se manifestent généralement par des signes dermatologiques et/ou gastro-intestinaux chez les animaux de compagnie :8
    • Le signe dermatologique le plus courant est un prurit non saisonnier, souvent généralisé chez les chiens ou affectant les oreilles, les pattes, l'abdomen et/ou le visage. Chez les chats, il est souvent localisé au niveau du visage, de la tête et du cou.9 Le grattage subséquent peut entraîner un érythème, des infections cutanées récurrentes et/ou une alopécie. Les chiens peuvent présenter une otite externe, qui peut être le seul signe clinique,1 et les chats une dermatite miliaire.8,9
      • Chez les animaux de compagnie atteints d'une maladie cutanée d'origine allergique, l'allergie alimentaire est moins fréquente que l'atopie (allergènes environnementaux, par exemple le pollen) et/ou la dermatite allergique aux puces.4 Parmi les animaux de compagnie présentant des signes dermatologiques en médecine générale, l'atopie ou la dermatite allergique aux puces a été diagnostiquée 20 fois plus fréquemment que l'allergie alimentaire chez les chiens et la dermatite allergique aux puces 4 fois plus souvent chez les chats.2
    • Les signes gastro-intestinaux comprennent la diarrhée, les vomissements et une défécation plus fréquente (voir entéropathie sensible aux aliments chez le chien et le chat).8
      • Les animaux de compagnie présentant des signes dermatologiques et gastro-intestinaux sont plus susceptibles de présenter une sensibilité alimentaire qu'une atopie.10,11 
  • La référence pour le diagnostic d'une allergie ou d'une intolérance alimentaire consiste à réaliser un essai de régimes alimentaires d'élimination.4,8 
  • La prise en charge nutritionnelle à long terme des animaux de compagnie présentant une allergie ou une intolérance alimentaire confirmée consiste à éviter l'allergène ou l'ingrédient identifié, ou à poursuivre le régime contenant une protéine hydrolysée, à base d'acides aminés ou complet et équilibré contenant une nouvelle protéine, dans le cadre de l'essai d'élimination.4

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Références

  1. Olivry, T., & Mueller, R. S. (2017). Critically appraised topic on adverse food reactions of companion animals (3): Prevalence of cutaneous adverse food reactions in dogs and cats. BMC Veterinary Research, 13(1), 51. doi: 10.1186/s12917-017-0973-z
  2. Hill, P. B., Lo, A., Eden, C. A. N., Huntley, S., Morey, V., Ramsey, S., Richardson, C., Smith, D. J., Sutton, C., Taylor, M. D., Thorpe, E., Tidmarsh, R., & Williams, V. (2006). Survey of the prevalence, diagnosis and treatment of dermatological conditions in small animals in general practice. Veterinary Record, 158(16), 533–539. doi: 10.1136/vr.158.16.533
  3. Mandigers, P., & German, A. J. (2010). Dietary hypersensitivity in cats and dogs. Tijdschrift voor Diergeneeskunde, 135(19), 706–710.
  4. Verlinden, A., Hesta, A., Millet, S., & Janssens, G. P. J. (2006). Food allergy in dogs and cats: A review. Critical Reviews in Food Science and Nutrition, 46, 259–273. doi:10.1080/10408390591001117
  5. Mueller, R. S., Olivry, T., & Prélaud, P. (2016). Critically appraised topic on adverse food reactions of companion animals (2): Common food allergen sources in dogs and cats. BMC Veterinary Research, 12, 9. doi: 10.1186/s12917-016-0633-8
  6. Gaschen, F. P., & Merchant, S. R. (2011). Adverse food reactions in dogs and cats. Veterinary Clinics of North America: Small Animal Practice, 41(2), 361–379. doi:10.1016/j. cvsm.2011.02.005
  7. Craig, J. M. (2019). Food intolerance in dogs and cats. Journal of Small Animal Practice, 60, 77–85. doi: 10.1111/jsap.12959
  8. Mueller, R. S., & Unterer, S. (2018). Adverse food reactions: Pathogenesis, clinical signs, diagnosis and alternatives to elimination diets. The Veterinary Journal, 236, 89–95. doi: 10.1016/j.tvjl.2018.04.014
  9. Olivry, T., & Mueller, R. S. (2019). Critically appraised topic on adverse food reactions of companion animals (7): Signalment and cutaneous manifestations of dogs and cats with adverse food reactions. BMC Veterinary Research, 15(1), 140. doi: 10.1186/s12917-019-1880-2
  10. Hobi, S., Linek, M., Marignac, G., Olivry, T., Beco, L., Nett, C., Fontaine, J., Roosje, P., Bergvall, K., Belova, S., Koebrick, S., Pin, D., Kovalik, M., Meury, S., Wilhelm, S. & Favrot, C. (2011). Clinical characteristics and causes of pruritus in cats: A multicentre study on feline hypersensitivity‐associated dermatoses. Veterinary Dermatology, 22(5), 406–413. doi: 10.1111/j.1365-3164.2011.00962.x
  11. Picco, F., Zini, E., Nett, C., Naegeli, C., Bigler, B., Rüfenacht, S., Roosje, P., Ricklin Gutzwiller, M. E., Wilhelm, S., Pfister, J., Meng, E., & Favrot, C., (2008). A prospective study on canine atopic dermatitis and food-induced allergic dermatitis in Switzerland. Veterinary Dermatology, 19(3), 150–155. doi: 10.1111/j.1365-3164.2008.00669.x